# VIOLENCES EDUCATIVES

Eduquer son enfant et se faire obéir sans punition corporelle, c’est possible ! Précisons que ne pas user de violence, ne signifie pas être laxiste. Lisez-moi juste qu’au bout, je ne parlerai pas ici d’éducation positive/bienveillante.

C’est quoi les violences éducatives ordinaires (VEO) ?

Sont considérées comme VEO toute violence physique, verbale et/ou psychologique exercée sur un enfant pour l’éduquer. La gifle, la fessée, tirer les cheveux ou les oreilles, secouer, pincer, contraindre un enfant à rester dans une position inconfortable, crier, hurler, humilier, injurier, menacer, chantage affectif, culpabiliser l’enfant… jusqu’à frapper l’enfant avec un objet, donner un coup de poings, lui serrer la gorge… mineurs ou sévères, même si les frontières sont floues, ce sont des violences (Comité des droits de l’enfant des Nations Unies, 2006). Heureusement, la violence intrafamiliale est depuis peu prohibée en France depuis la LOI n°2019-721 du 10 Juillet 2019, relative à l’interdiction des VEO qui dit « L’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques ». Ce « droit de correction » qui constitue une atteinte aux droits fondamentaux des enfants est pourtant encore inscrit dans nos mœurs. Un enfant sur deux subit une forme de violence dans le monde.

Impact sur l’enfant ?

A l’instant t de la violence

L’effet de surprise sous la violence d‘un coup, sidère l’enfant sous le stress, la douleur. Ses fonctions mentales sont alors bloquées et la dissociation le fait obéir de façon automatique. « Gifles ou tapes, ne semblent efficaces que pour l’impact traumatique qu’elles créent ».

Si l’hippocampe n’est pas fonctionnel avant l’âge de 2-3 ans (donc pas de souvenir à cet âge), l’amygdale cérébrale quant à elle, entre en fonction avant même la naissance, dès le troisième trimestre de la grossesse et sera à l’origine d’une mémoire traumatique et d’une dissociation.

Sur le long-terme, les études montrent que les violences/châtiments corporels :

  • Entrainent une augmentation de l’agressivité et des comportements antisociaux chez les enfants, à l’adolescence, même à l’âge adulte avec augmentation du risque de violences intrafamiliales et conjugales.
  • Entrainent une perturbation de l’apprentissage et du développement cognitif (réduction du cortex préfrontal et de l’hippocampe).
  • Sont un facteur de risque de maltraitance
  • Entrainent une augmentation du risque de pathologies psychiatriques : trouble dépressifs, anxieux, états de stress post traumatiques, troubles addictifs, trouble de la personnalité, conduites à risque…& de pathologies somatiques : troubles cardio vasculaire, pulmonaires, digestifs, immunitaires…

Subir plusieurs formes de violences est le déterminant principal de la santé 50 ans après et peu faire perdre jusqu’à 20 années d’espérance de vie. En conclusion, il n’y a aucun effet positif des punitions corporelles sur le comportement et le développement de l’enfant.

Inversement des responsabilités:

A travers la punition corporelle on croit calmer notre enfant, le rendre moins ingérable et pourtant, c’est tout ce que les violences produisent : des enfants agités, ingérables et des parents débordés. On rend légitime les actes violents par le prétendu comportement agressif ou provocant de l’enfant. Mais n’est-ce pas là qu’une interprétation erronée ? Des pleurs liés à une douleur ou à un stress, des maladresses liées à une immaturité psychomotrice normale par rapport à l’âge de l’enfant, de la fatigue, un bébé qui refuse son biberon, un enfant qui renverse son verre d’eau, une impossibilité à dormir, un adolescent qui fugue, qui prend de la drogue, tous ces comportements, n’ont-ils pas rien à voir avec de l’agressivité ? On attribue à l’enfant / à l’adolescent une mauvaise intentionnalité alors qu’il y a un message de détresse derrière ces comportements. Soyons attentifs à ce qu’ils veulent nous dire !

Bon vous allez me dire : « une gifle ce n’est pas grave quand même, pas de conséquence pour l’enfant » ! Vous supposez l’absence de conséquence…, peut-être que cette gifle n’aura pas un grand impact sur l’enfant peut-être que si. Dans tous les cas, cela reste un acte de violence, dont il faut avoir conscience.

Salmona, M., & Avenard, G. (2016). Châtiments corporels et violences éducatives : Pourquoi il faut les interdire en 20 questions – réponses. Dunod.

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